Un jour ordinaire
J'ai l'impression de ne faire que ça...
Mettre les gants, prendre l'éponge et y verser une giclette de liquide vaisselle, presser pour faire mousser, tourner le robinet d'eau chaude, et ensuite gratter, suivre les contours et aller dans les coins, faire tourner la porcelaine et le métal entre mes doigts et puis rincer.
Enfin, admirer le chateau baroque ainsi construit.
Dans un deuxième temps, me récompenser par une bonne tisane et un gâteau Ikea.
Le réconfort après l'effort, le yin et le yang, jamais l'un sans l'autre.
La vie quotidienne...une succession de ce genre de choses, à travers lesquelles il faut savoir trouver son équilibre entre résignation et déni. Je me demande souvent pourquoi on fait tout les jours les mêmes gestes, pourquoi on arrange tout de la même manière. La cruche devant le micro-ondes, la télécommande sous la télé...et la vaisselle trois fois par jour. Salir, nettoyer...vivre, ranger.
Mais pendant que je fais tous ces gestes machinaux, je ne dirige plus vraiment mon corps, comme les doigts du pianiste qui, à l'aboutissement du travail, se sont imprimés de la technique et ont comme en mémoire inconsciente intègré les écarts, le mouvement et les effectuent comme par magie.
Ca laisse l'esprit libre, pour rêver.